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Bent World: La teamel d'Amel
30 septembre 2014

Interview "Seine-saint-Denis"

"La Seine-Saint-Denis d’Amel Bent

Bientôt dix ans de carrière pour Amel Bent. Celle qui a grandi à La Courneuve se sent toujours chez elle en Seine-Saint-Denis… la chanteuse revient pour nous sur les lieux de son enfance.

Bientôt dix ans de carrière pour Amel Bent. Celle qui fut découverte grâce à la Nouvelle Star a sillonné la France avec son dernier album « Instinct », et s’apprête à chanter au casino d’Enghien, limitrophe d’Epinay-sur-Seine, à partir du 5 octobre 2014. La Courneuvienne revient pour nous sur les lieux de son enfance. La Seine-Saint-Denis… un département qu’elle défend bec et ongles.

Vous savez que je vous interviewe pour le Département de la Seine-Saint-Denis ?
Ouaihhh !!! C’est chez moi. De ma naissance à vingt ans, j’ai vécu ici à La Courneuve.
J’ai une tante qui habite Pantin à côté des Courtilières, à la cité Diderot. Mon autre tante habite Aubervilliers devant le commissariat, à Rechossière, à la cité Vallès. J’ai toute ma famille dans le 93. Mon père habite toujours La Courneuve. Mes grands-parents…

Vous avez l’air très attachée à ce département…
J’ai eu une enfance heureuse, très belle en plein milieu des 4000. C’est vrai que c’est dur financièrement, pour les parents, pour les familles. Il y a le chômage, une vraie misère sociale. Mais il y a toujours eu cette générosité entre voisins, entre commerçants. En Seine-Saint-Denis, je n’ai jamais ressentie l’insécurité. J’ai toujours été féminine, j’ai toujours aimé chanter. Je ne suis pas la fille la plus discrète de la terre. Je parle de ça même quand je n’étais pas connue. Et les grands frères de la cité ne m’ont jamais insulté parce que je portais une jupe. Au contraire ils me protégeaient. Ils portaient le sac de ma mère quand elle rentrait des courses. Ça s’est passé comme ça pour moi. Je ne l’ai pas inventé.

Il y a toujours cette tendance à diaboliser la cité… ça me saoule. C’est décourageant pour les jeunes d’être toujours montrés du doigt, d’être toujours diabolisés, c’est décourageant. Ça n’aide pas. Je ne suis pas en train de nier qu’il y a des problèmes ici ou ailleurs. Après encore une fois moi, je vais avoir 30 ans et je ne peux pas savoir comment ça se passe aujourd’hui dans la cité pour les jeunes de quinze ans. Moi, en tout cas de ma naissance à mes 20 ans où je suis partie de la Courneuve, je n’ai jamais eu de problème. Je n’essaie pas de passer un message… je dis juste qu’il faut arrêter de généraliser.

Ça je ne l’ai jamais dit à la télé, mais un jour ça va sortir… vous voyez, j’ai vécu 20 ans aux 4000 et la première fois qu’on m’a proposé de la drogue, c’était des gens haut placés, qui avaient une bonne vie, qui habitent dans les beaux quartiers. Je leur ai dit non merci ça va. La délinquance a plein de visages. Elle n’est pas forcément là où on croit.

Parlons à présent de votre album sorti en début d’année. Un morceau se détache des autres : « Les temps qui courent ». Un texte très fort, on peut y mettre plein de choses. Fait-elle partie de vos préférées ? (ndr : Qu’il est loin le temps des fleurs et du jasmin, faut-il dire au revoir aux projets, nos rêves de lendemain qui s’envolent avec les vautours, par les temps qui courent »).

« Les temps qui courent ». Même sur mes cinq albums, cette chanson fait partie de mes préférées. C’est une chanson qui me touche beaucoup, beaucoup. C’est un morceau plein d’espoir… mais ce n’est pas une chanson triste, c’est ça qui est encore plus magique. Arriver à faire une chanson qui nous touche sans être larmoyante. C’est François Welgrin qui a écrit le texte, c’est quelqu’un avec qui je travaille depuis dix ans, depuis le premier album. C’est un vrai fidèle, auteur et co-auteur depuis le début qui m’écrit des chansons pour moi. C’est le fruit d’une relation de travail, d’amitié. Quand il m’a fait écouté la chanson la première fois en studio, j’étais déjà en larmes.

C’est un beau cadeau…
Oui c’est ce que j’allais vous dire, c’est un très beau cadeau.

Le reste de l’album est très électro, non ?
Electro-hip-hop, électro dub-step, et même funky avec Ne-Yo. J’avais envie de gros son sur cet album, des sons plus « fat » pour la scène. Je fais mon entrée de scène avec Gemini d’ailleurs. J’aime bien.

Où allez-vous prochainement vous produire ?
A partir du 5 octobre, on commence avec le casino d’Enghien et puis après dans toute la France, avec 15 dates. On revisite le concert pour les casinos Lucien-Barrière. C’est un nouveau défi. Encore du travail, du plaisir, encore une aventure. C’est une chance. On va dépasser la centaine de concerts pour cette tournée.

Et vous arrivez toujours avec cet emploi du temps à être marraine de l’Unesco ?
Bien sur, je suis toujours marraine de l’Unesco pour les programmes d’alphabétisation dans des villages du Sénégal. J’y emmène des journalistes pour mettre en lumière notre action là-bas. Et j’y retourne sans eux. Ce sont des rencontres, juste humaines, de femme à femme. Je suis leur copine. Je suis leur amie. Il y a des endroits où je vais où elles n’ont pas la télé. Elles ignorent qui je suis. Elles ne savent pas que je chante, ni que je suis connue. Il n’y a pas de relation faussée. Ces femmes sont trop merveilleuses. C’est une leçon de courage. Quand je reviens de là-bas et que j’arrive à Paris je suis remontée à bloc. J’ai envie de tout défoncer. J’ai envie de me battre encore plus.

Propos recueillis par Isabelle Lopez

La Seine-Saint-Denis d’Amel Bent


La salle Jean-Houdremont à la Courneuve

« Le service jeunesse de La Courneuve, et notamment Bruno qui s’occupait de nous, avait organisé salle Jean-Houdremont un concert avec l’association Banlieues Bleues. Je devais avoir douze ans, j’étais en sixième et avec mes copines on a eu la chance de partager la scène avec des chanteuses de Brooklyn. On était accroupie devant ces filles, de grandes blacks, avec ces grosses voix de gospel. On en rêvait de chanter comme ça plus tard. C’était incroyable de vivre cette expérience. C’est mon premier souvenir de chant. »

Les 4000
« J’ai vécu à Renoir, puis à Presov, je fréquentais l’école Romain-Rolland, ensuite j’ai déménagé vers la Cité d’Inter et là j’étais en primaire à Louise-Michel. Ensuite le collège Politzer mais je trainais avec les filles de Raymond-Poincaré car ma MJC était dans le coin. J’ai eu une enfance heureuse, très belle en plein milieu des 4000. Je n’ai jamais ressentie l’insécurité. Je ne me suis jamais faite insulter parce que je portais une jupe. Je n’ai jamais eu de problème en Seine-Saint-Denis. Ça a été plus difficile pour moi quand j’étais au lycée à Paris que quand j’étais à Jacques-Brel ou Politzer. »

Le parc départemental Georges-Valbon
« Le parc de la Courneuve, c’est toute ma vie... Les pique-niques en famille, la Fête de l’humanité… je crois qu’on l’a sillonné de long en large et en travers. Je le connais par cœur. »

L’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis
« C’est là où j’ai vu ma petite sœur et mon petit frère pour la première fois, je m’en souviens. La maternité, ce sont des rendez-vous heureux. Je suis venue en tramway, pour mon petit frère… si je ferme les yeux, je me rappelle même de la station. »

Le stade Géo-André
« J’ai joué au foot avec les garçons dans ce stade. C’est aussi là que j’allais voir les matchs des Flashs, l’équipe de football américain de la Courneuve. Je n’ai jamais été trop fan de football américain… mais bon, c’était des copains à l’époque… on fréquentait les mêmes écoles. J’ai chanté aussi dans ce stade. »

Trois dates
1985 Naissance à l’hôpital Bichat, Paris 18ème
2004 elle finit 3ème de l’émission la Nouvelle Star
2006 « Ma philosophie » est vendu à 900 000 exemplaires"

source site http://www.seine-saint-denis.fr/

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